Propos d’un prisonnier

 

" Le Cafard "

 

Je ne vous ferai pas l'injure de vous présenter le cafard. Nous le connaissons tous ici, certains même l'ont vu d'assez près pour marquer leur couvre-chef de sa sinistre image: un énorme bide et six paires de courtes pattes garnies de poils.

Ce dangereux parasite s'attaque de préférence aux organismes débilités par l'annonce de malheur domestiques ou publics. Votre femme s'ébat-elle trop gauloisement avec un embusqué, voire même avec un allié? Un mouvement de recul stratégique russe vous promet-il un délicieux rabiot de six mois de villégiature dans le Harz? Le cafard a trouvé sa proie; il vous tient désormais dans ses terribles pinces.

On a constaté même de véritables épidémies qui s'annonçaient toutes par une floraison inusitée de trablatts et de grands pavois flottants aux quatre points cardinaux du camp.

Dès qu'il est atteint, le malade présente ses symptômes des plus faciles à reconnaître. Au dehors vous le verrez se promener, solitaire et les yeux obstinément fixés sur la pointe extrême de ses souliers. A l'intérieur de la Baraque, il s'effondre sur sa paillasse qui, seule, après dix mois de captivité, trouve encore la douceur nécessaire pour endormir ses maux.

Mais comment guérir, me direz-vous? Hélas à défaut d'un déplacement sur la Côte d'Azur réservé aux millionnaires doublés de neutres, je ne puis que vous donner trois bons conceils que voici:

Faites vos muscles avec le rpofesseur L.  gn. s –

Allez entendre l'orchestre du Maestro Ch. t. n . t –

Et surtout lisez le "tuyau" le seul qui tue le microbe, source unique du mal

H. Saussier

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