peu sauvage. Sur l'autre rive St Pierre du Varnray a des allures de petites villes; au bord du fleuve les pêcheurs sont nombreux, ils paraissent très (illisible) et joyeux, se souriant moins du produit de la pêche que de l'agréable passe-temps, ce sont pour la plupart des citadins Parisiens ou Rouennais venus se délasser des fatigues de la semaine dans ce coin charmant puis c'est encore une succession de collines hautes aux pentes douces et verdoyantes, tantôt aux arêtes vives et rapides où le roc est quelquefois apparent et surplombe l'ensemble, l'une d'elles à notre droite à son histoire, on l'appelle dans la région la côte des "Deux Amants"

 

 

Voici la légende dans sa naïve simplicité; au pied de la côte était blotti un petit village avec seigneurie, nous sommes au temps où les rois épousaient des bergères, mais ici c'est au contraire le jeune châtelaine qui avait fait connaissance d'un berger, ces derniers se voyaient discrètement dans la forêt voisine et étaient devenus de vrais amoureux dans ce temple de la nature. Malheureusement leur condition très différente s'opposait entièrement à cette union, le seigneur consulté congédia avec rudesse ce pâtre audacieux, peu après la jeune fille devint malade, son père qui l'aimait beaucoup et qui avait fini par reconnaître certaines qualités chez son amant, consentit que ce dernier porterait dans ses bras et d'une seule traite sa fiancée du château au sommet de la côte où le mariage serait célébré. Au jour fixé, le jeune homme s'exécute et réussit au prix d'un effort surhumain à atteindre le sommet avec don précieux fardeau, mais à peine arrivait-il au but qu'il tombait épuisé pour ne plus se relever. Quelques instants après sa fiancée inconsolable mourait de chagrin. Le seigneur voyant dans ce double malheur la preuve qu'ils étaient bien consacrés l'un à l'autre les fit inhumer ensemble au sommet de la crête pensant ainsi exaucer leurs désirs. Avec un peu de bonne volonté, on reconnaît que sur cette colline

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